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Comme à la casa

Comme à la casa
© Amiens Métropole

 

Les voix des clients résonnent enfin à La Mamma Mia, nichée avenue Foy. Une rumeur familière qui manquait. Dans cette pizzeria –trattoria (restaurant populaire typique de l’Italie), les habitués appellent patrons, cuisiniers et serveurs par leur prénom. « Le resto, c’est notre maison, sourit Leopoldo Laise, dit “Leo”, chef de cette cantine distinguée par Le Petit Futé et Tripadvisor. Voir la porte fermée, malgré les ventes à emporter, ça faisait mal au cœur. On est une famille. On a besoin d’être proche des employés comme des clients. » En mai 2017, ce natif de Calabre, région à la pointe de la botte italienne, a fondé avec sa compagne amiénoise Aurélie Thuillier ce restaurant de 35 couverts dont les cuisines ouvertes sur la salle invitent à la convivialité.

 

À TAILLE HUMAINE
Ni en centre-ville, ni à Saint-Leu, un choix réfléchi : « On nous a pris pour des fous, rit Aurélie. Mais on voulait que les gens viennent à nous, qu’ils puissent se garer facilement… Nous étions deux au départ, plus une serveuse. Le succès est vite arrivé. Nous avons embauché, puis lancé en 2019 notre épicerie italienne dans les halles, à la demande de nos clients qui souhaitaient cuisiner chez eux. » En avril dernier, au même endroit, le couple a concrétisé un autre projet : une pizzeria à la romana - rosticerria. Ici, les pizzas “al taglio” préparées par un pizzaïolo venu d’Italie s’achètent à la part. On salive. « Comme on dit chez nous, ça vous fait ouvrir la bouche », chante l’accent de Leo.

 

L’AMOUR DANS L’ASSIETTE
Le secret ? La qualité des produits, la technique et « l’amour qu’on met dans l’assiette ». Tout est fait maison, de la pâte à pizza au tiramisu en passant par les lasagnes. Pâtes fraîches, fromages, charcuteries, vins, panettone et biscuits, vendus à l’épicerie ou travaillés en cuisine, arrivent plusieurs fois par semaine d’Italie. Aurélie se charge des commandes. « Nous traitons avec de petits producteurs. » Ce plaisir d’être aux fourneaux, Leo l’a hérité de la “mamma”. « Comme toute mère italienne, elle pensait au bienêtre de ses fils. Il fallait que l’on sache se débrouiller. Elle nous a tout appris. » Transmission réussie. Après avoir tenu son propre resto en Italie, Leo a voyagé en Amérique latine, en Asie… « En tant que cuisinier, tu peux travailler partout. »

 

UNE BELLE RENCONTRE
C’est Tenerife qui réunira ces deux passionnés. Aurélie la globetrotteuse avait quitté Amiens à 20 ans pour s’épanouir dans le tourisme. « J’étais cheffe d’un touropérateur. Ce fut une belle rencontre. » Car dans ses veines aussi coulent la dolce vita et la gastronomie. « Mon grand-père napolitain fut le premier à ouvrir un restaurant italien à Amiens, Le Méditerranée, chaussée Jules-Ferry. » Après huit ans sous le ciel des Canaries et la naissance de leur fils, ils se sont rapprochés de la famille d’Aurélie en 2016. Et donc de la France, « pays qui nous offre la meilleure qualité de vie, assure Leo reconnaissant. Et qui nous aide ». Solidarité dont ils ont fait preuve pendant la pandémie, en préparant des repas pour les soignants. Même si leurs journées sont bien chargées, tous deux savent préserver leur vie de famille comme celle de leurs dix employés. Rideau en août et à Noël : « Plutôt rare dans ce métier, glisse Aurélie. Bon, c’est vrai, nos vacances en Italie sont très productives ! On cherche toujours des nouveautés. » Passionnés, on vous dit !

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